Entre déserts de sable et de sel, entre lagunes et volcans, entre Chili et Bolivie

Le 14 novembre au matin, le moral dans les chaussettes après avoir suivi presque toute la nuit les informations sur la chaine d’information Bolivienne, nous décidons donc au dernier moment de prendre le bus de Copacabana jusqu’à la Paz. Vivre ces attentats à distance nous a donné envie d’être parmi les nôtres, de partager notre peine et le deuil national, de se sentir soudés. Ce qui nous coupe encore plus le souffle et la voix, c’est de savoir que ce drame de la folie et de la bêtise va être récupéré à des fins politiques, à quelques semaines des élections, et que la brèche déjà ouverte depuis longtemps du racisme ordinaire ne va que s’agrandir sous prétexte de bien pensance et de patriotisme. C’est une autre sorte de folie, à long terme celle-ci. En se divisant, en stigmatisant, on met de côté une partie des français, et les plus jeunes se tournent vers ceux qui les acceptent et les valorisent dans leur identité, et font leurs, sans discernement, leurs idées et théories. Il faut recréer du lien, apprendre à se connaitre, le fameux « vivre ensemble » qui ne veut rien dire et tout dire à la fois. Plus que jamais, nous avons un devoir de résistance face aux préjugés, aux propos et aux agissements stigmatisants, racistes, xénophobes. La haine ne doit pas l’emporter, nul part dans le monde… C’est un cercle vicieux et c’est ce que cherchent ceux qui sèment la terreur : diviser pour mieux régner. Soyons ensemble, solidaires, fraternels, et forts. Le voyage nous invite à cela.

Un peu de légèreté maintenant… Concernant le sujet moins grave et solennel de nos « vacances en vélo », jusqu’ici, nous avons vraiment profité, mais il nous faut maintenant faire des choix si on veut rester dans les bonnes fenêtres météo et honorer nos engagements en France fin mars/début Avril.

Rien de plus facile que de trouver un bus qui accepte nos vélos au départ de Copacabana, il faut dire que ce n’est pas l’offre qui manque ! Notre bus est bien miteux, les pneus bien lisses, encore de belles frayeurs en perspective ! Le hasard faisant bien les choses, David, un cyclovoyageur temporairement à pieds rencontré à Cusco est avec nous dans le bus. Nous partageons nos réflexions quant à l’itinéraire bolivien. David est une mine d’informations, car il voyage depuis plus de deux ans avec son vélo et à déjà arpenté pas mal les routes de Bolivie. Il attire notre attention sur la traversée du parc de Las Vicunas et du Volcan Isluga au Chili, le long de la frontière bolivienne, pour rejoindre le Salar de Copaisa que nous souhaitons traverser. C’est un endroit que j’avais repéré sur certains blogs, que j’avais trouvé magnifique, mais que je n’imaginais pas pouvoir parcourir à vélo. Son enthousiasme pour ce parcours nous motive fortement ! Les premiers 50 km après Copacabana sont assez pentus, mais magnifiques, et on regrette à travers la vitre du bus de ne pas avoir tenté l’aventure en vélo… L’arrivée à La Paz est impressionnante, on plonge littéralement dans ce chaudron désordonné, entouré de montagnes, au trafic chaotique. Plus de regrets ! Heureusement que David est là pour nous accompagner jusqu’à la Casa de Ciclista où il a laissé son vélo, ça rend l’entrée dans la ville plus simple.

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Nous déambulons difficilement en poussant nos vélos sur les trottoirs, au milieu des échoppes, des passants et parfois des véhicules, sur près de 3 km. Pour ma part, cette traversée me donne une sensation d’étouffement, de malaise. Je ne suis pas adepte des grandes villes, encore moins quand elles grouillent comme La Paz : du monde partout, des échoppes de tout et n’importe quoi, un trafic de malade, une architecture complètement anarchique…

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Arrivés à la Casa de Ciclista, nous faisons connaissance avec nos colocataires de quelques jours : Aurélien et Simon, français, qui arrivent tout droit d’Argentine et viennent de traverser le Sud Lipez, et Samuel, Allemand, qui descend lui aussi vers le Sud. Nous posons nos affaires, faisons connaissance de manière assez burlesque avec notre hôte, Cristian, qui nous explique tout ce qu’il faut faire et ne pas faire chez lui dans un strict désordre qui le caractérise assez bien, avant de partir à la découverte du marché avec nos colocataires. Quand nous arrivons, tout est déjà presque fermé (ce sera tout le temps le cas quand nous irons à ce marché) et nous sommes frappés par la rudesse des commerçants boliviens qui n’ont pas l’air enclins à nous vendre quoi que ce soit ! Une dame a refusé de me vendre des courgettes, une autre s’est montrée offusquée du fait que je souhaite moi même choisir mes tomates (la bougre me mettait les plus rabougries…). Bref, on reconnaît assez bien les témoignages entendus sur la rudesse des boliviens. A contrario, en dehors de toute relation « professionnelle », les gens rencontrés sont très sympathiques et curieux. Cette impression de deux types de relation : « cordiale » quand elle est spontanée et « très distante » quand elle est imposée par le cadre professionnel s’est confirmée jusqu’aujourd’hui. Le soir, en bons colocataires, nous cuisinons ensemble et partageons le repas. C’est là tout l’intérêt de la casa de ciclista : rencontrer, partager, décompresser. Et ça fait du bien !

Les deux jours suivants seront essentiellement consacrés à la réflexion sur la suite du parcours, la mise à jour du blog, le tri des photos et les achats de denrées et matériel pour les jours à venir. Un petit tour en téléphérique au dessus de la Ville sera notre principale attraction touristique…

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Et pendant la seule sortie touristique, on a évidemment oublié l’appareil photo ! Selfie Ipad, la loose…

Un séjour à La Paz plus pratico-pratique que culturel et touristique, mais c’est comme ça qu’on le concevait de toute façon. Entre-temps, Loïc et Océane, qui voyagent en tandem et qu’on avait rencontré à Cusco ont débarqué à la Casa et comptent partir à la découverte du Parc Sajama, ce qui nous inspire aussi sur la suite de l’itinéraire. Ainsi, petit à petit, au fil des rencontres, notre itinéraire des prochaines semaines se dessine, et il est bien loin de nos plans initiaux : nous partirons de La Paz en bus, pour descendre à Patacamaya, où nous commencerons notre découverte de la Bolivie à vélo. Puis nous traverserons le Parc National de Sajama, où se situe le plus haut sommet Bolivien, le Volcan Sajama qui culmine à 6245m d’altitude. Après la traversée du Parc, nousquitterons pour quelques jours la Bolivie pour traverser deux parcs nationaux Chiliens : las vigunas et le parc Isluga, pour ensuite rentrer en Bolivie et traverser les Salars de Copaisa et Uyuni. Cet itinéraire est moins fréquenté, assez difficile, et nous avons plus de mal que d’habitude à trouver des informations sur le relief et la qualité du revêtement. Il nous faut parfaire notre anglais ! Heureusement, Océane et Loïc sont au top de l’organisation et nous partons ensemble pour les premières étapes, ce qui nous permet de nous familiariser avec notre itinéraire au jour le jour…

C’est ainsi que mercredi 18 novembre, vers 9h, un drôle de convoi composé d’un tandem et de deux vélos couchés quitte la Casa de Ciclista en direction du terminal central de la Paz. La traversée de la Ville est éprouvante, car nous choisissons encore une fois de pousser les vélos, sur le trottoir, sur plus de 2 km. Nous trouvons tout de suite un bus et arrivons en début d’après-midi à Patacamaya. Nos premiers tours de roues se feront dans un paysage plat et assez désertique et sous un soleil de plomb, sans ombre. Mais quel bonheur d’être de nouveau en mouvement, d’être sur la route !

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La végétation très sèche et piquante nous oblige à installer notre premier bivouac en bord de route, dans la seule zone d’herbe à plusieurs km à la ronde.

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Mais déjà, des grands espaces à 360° s’ouvrent à nous et le coucher du soleil nous enchante, on se sent de nouveau libres !

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Au réveil, Johnny, un habitant du village le plus proche, éleveur de vaches, curieux, vient nous taper un brin de causette bien sympathique. Il veut savoir combien coute chaque élément de nos équipements. Nous allons d’esquives en changement de sujets !

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Dès les premiers kilomètres, nous voyons le paysage changer radicalement. La journée sera ainsi un florilège de paysages désertiques, avec en toile de fond le volcan Sajama, un triangle parfait presque seul au milieu d’une aride pampa, et parfois des paysages dignes de canyons arides ou de vallées verdoyantes.

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On tourne autour du volcan Sajama, plus haut sommet Bolivien, un cône parfait posé au milieu de la Pampa

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La route monte et descend, on traverse des canyons assez arides

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Et débouchons dans des vallées verdoyantes, dédiées à l’élevage d’alpagas et de lamas ! C’est la première fois qu’on voit des clôtures en Amérique du Sud !

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Des formations rocheuses qui traduisent bien l’activité tectonique du lieu !

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On se sent parfois seuls au monde !

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Quelle chance d’évoluer dans ces paysages !

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Les Eglises en pierre blanche sont très mignonnes. Elles trônent souvent au milieu de villages désertés. On ne croise presque personne.

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Après chaque montée, chaque virage, un nouveau panorama s’ouvre. On ne s’ennuie pas !

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Porte de l’Eglise, toujours verrouillée…

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On en prend plein les yeux, mais aussi plein le visage quand en fin de journée le vent de face décide de venir se présenter à nous ! Un adorable éleveur de lamas et d’alpagas nous prêtera son champ pour la nuit. Un coin de paradis, en fond de vallée verdoyante, entre lamas et lagunes habitées par des flamands roses, avec une vue imprenable sur les volcans du parc Sajama. Une nuit bien froide toutefois, on se réveillera avec les duvets humides et la tente extérieure et intérieure givrée… N’oublions pas que nous sommes à plus de 4000 mètres d’altitude !

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La lagune de Flamants Roses, avec le Sajama dans le fond, paysage de notre second bivouac

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Les flamants roses ne se laissent pas approcher. Quel paysage apaisant au coucher du soleil !

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Après ce réveil glacé, nous quittons le bitume pour rejoindre la piste qui nous permettra de traverser le parc par le nord. On se sent un peu seuls au monde dans ses lieux où tout est démesuré : de la Pampa à perte de vue, des Volcans immenses, qui semblent « posés » là, des animaux qui s’enfuient à notre approche… On prend un grand bain de nature.

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Evidemment, ce serait trop simple et trop idyllique sans un petit peu de problèmes techniques… La chaine du vélo de Ben a décidée de se rappeler à notre bon souvenir, et lâche une première fois en début d’après-midi. Une réparation, et 50 mètres plus loin, elle casse de nouveau. Près d’une heure de réparation avant de repartir, Océane et Loic sont loin devant et doivent se demander ce qui nous arrive. On est gênés de les faire attendre, on sait qu’en plus ils auraient bien aimé arriver aux termes de Sajama avant la nuit…

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C’est parti pour quelques km de petits chemins

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On se retrouve à Tomarapi, petit village à l’Église charmante mais qui semble essentiellement tourné autour de l’accueil de touristes et on reprend la route après s’être acquittés d’une taxe de 100 bolivianos par personne pour entrer dans le parc. La taxe a triplé depuis 2 mois, car le parc a été privatisé… C’est un peu le sort réservé aux merveilles de Bolivie et du Pérou, si au moins c’était profitable aux lieux et aux populations qui y vivent… Nous n’arriverons pas aux termes, mais poserons la tente à la laguna Wanaquta, un lieu idyllique.

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On arrive à la Laguna et on décide de s’y poser

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malgré les tornades de sable autour du lac…

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Si c’est pas le meilleur hôtel du monde…

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On est bien, posés là au milieu de la nature

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La nuit sort toujours sa plus belle parure d’étoiles

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reflets matinaux

Au matin, nous sommes bien décidés à rejoindre les sources chaudes de Sajama, pour une petite toilette matinale en eaux chaudes, avant d’atteindre le village de Sajama où nous espérons dormir dans un vrai lit ! Une courte étape de 11km que nous anticipons sereinement. Mais les choses ne se déroulent jamais comme on le voudrait, et à peine 2 km après le départ, la chaine de Benoit re-casse.

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réparation dans la Pampa

Lui et Loic effectuent la réparation, mais quelques km plus tard, Loic se rend compte qu’il a oublié sur les lieux de la réparation son dérive-chaine, outil essentiel au voyage. Le tandem déchargé, il part le rechercher, et avec Ben, on reste sur le bord de la route à s’en vouloir de retarder encore nos compagnons de route…

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De plus en plus de sable, la progression devient parfois difficile

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Mais le paysage est enchanteur

Le dérive-chaine retrouvé, on reprend la route dans la bonne humeur, malgré un revêtement de plus en plus sableux et difficile, et en quelques tours de roue, sans s’en rendre compte on se retrouve… au village de Sajama ! On a loupé les sources chaudes ! Au village, il n’y a que quelques âmes, tout est fermé et désert, en raison d’une fête dans une lagune…

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Ce monsieur jouera de la trompette en buvant de la bière une bonne partie de la soirée…

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Village complètement déserté… village fantôme

Heureusement, on croise une française qui campe dans le coin et qui nous indique la casa d’une mamita qui possède des chambres et n’est pas allée à la fête. S’en suit une négociation tordue à la bolivienne… Elle nous propose deux chambres en enfilade, sans douche ni WC. On lui dit qu’on aimerait bien prendre une douche, du coup elle nous montre une chambre pas encore apprêtée (les couettes sont sans dessus-dessous) avec une salle de bain et 4 lits. On lui explique qu’on aimerait bien deux chambres, elle nous propose les deux en enfilade, et l’usage de la douche de la chambre à 4 lits. On lui dit que dans ce cas, autant qu’on dorme à 2 dans la chambre à 4 lits et à deux dans l’une des chambres en enfilade. Elle dit que ça ne l’arrange pas, car si d’autres touristes arrivent, elle ne pourra pas les loger dans la chambre à 4 lits. On lui dit alors que ça ne nous arrange pas qu’elle loge d’autres touristes dans la chambre à 4 lits sinon on aura plus l’usage des toilettes et de la salle de bain ! Blablabla, on obtiendra gain de cause, mais on constatera que les lits ont été faits, mais les draps pas changés, et évidemment, la douche pas lavée… Hum merciiiiiiiiiii !!! Puisqu’il est tôt, on en profite pour faire les activités habituelles d’une journée de repos : lessive et nettoyage des vélos.. ça fait moins rêver le voyage vu comme ça, non ?

En fin de journée, on se décide Ben et moi à aller en vélo aux sources naturelles d’eau chaude de Sajama, à 8 km du village. Erreur fatale !!! Non seulement on est pas très au point avec l’itinéraire, mais en plus la piste est bien difficile, surtout vers la fin, digne d’un parcours de VTT. On galère pour y arriver, et comme on veut rentrer avant la nuit, on ne dispose que d’une heure de trempette. Et là, les bassins tant fantasmé ne se révèlent pas du tout à la hauteur de nos espoirs… L’un est collé à une maison en travaux (sans doute un futur complexe hôtelier) où une dizaine d’ouvriers sont en train de faire une pause bière. La baignade-show ne me tente pas trop… On se rabat donc sur le deuxième, en contre-haut, qui est quant à lui tout petit, déjà occupé (par des français, il n’y a que des français ici, c’est fou!) et entouré de murs qui, s’ils sont bien utiles pour couper un peu le vent de fin de journée, ont le désavantage de cacher la vue, principal attrait selon nous de ses sources… Cerise sur le gâteau, l’eau sent mauvais, les parois et le sol sont jonchés d’algues vertes qui flottent en surface… Finalement, avec tout ça, une heure c’est suffisant. Avant de prendre la route du retour, on constate que Benoit à perdu son rétro… C’est ultra important, on ne peut pas se risquer à l’oublier au bord de la route, du coup, on est obligés de reprendre la piste pourrie de l’aller à la place de la soi-disante meilleure piste annoncée par la tenancière du complexe balnéaire lucratif et ragoutant… Evidemment, on ne trouvera pas de rétro en bord de route, et pour cause, il était tombé devant la porte de notre chambre ! Cette escapade nous aura quand même permis de voir le volcan s’embraser avant le coucher du soleil et de faire notre première expérience de vélo nocturne, assez déstabilisante mais excitante à la fois.

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Après cette journée de semi-repos, place aux choses sérieuses ! Il nous faut déjà quitter Sajama, par la piste, qui s’annonce très mauvaise. Nous savons qu’il en existe une bien meilleure que l’autre, mais les informations dont nous disposons sont contradictoires… pratique. On en choisit une, nous ne saurons sans doute jamais si c’était la bonne, mais qu’est ce qu’on en a ch… Avec le recul, ce n’était finalement qu’un aperçu de ce qui nous attend pour les prochains jours. Onze kilomètres de sable, tôle ondulée et sable… C’est épuisant moralement et physiquement.

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Piste de m….

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C’est parti pour alterner moment à côté et sur le vélo

Au bout de la piste, on retrouve l’asphalte pour une longue montée vers Tambo Quemado, la ville frontière avec le Chili. Entre nos péripéties de la veille pour aller faire trempette et cette piste sableuse, Benoit et moi n’avons pas l’impression d’être en forme et on se traine un peu. On arrive à Tambo Quemado au milieu des camions qui font la queue à la douane, et Ben en profite, pour casser de nouveau sa chaine… Notre méforme et ce nouvel incident suffisent à me mettre le moral dans les chaussettes. Comme on en a marre de toujours retarder Océane et Loic, on leur propose de passer devant, et on essayera de se retrouver pour les bivouacs. Et oui, si on a choisit de voyager à vélo, les uns et les autres, c’est pour pouvoir voyager librement, à notre rythme. Et quand on roule ensemble, chacun doit un peu faire des concessions sur ses habitudes pour s’adapter aux autres. L’essentiel, c’est que ces concessions ne prennent pas trop de place, sinon, ça gâche un peu du voyage et c’est dommage. Moi par exemple, j’adore faire des stops réguliers pour prendre des photos, quitte à avoir des journées très longues de pédalage. Quand on est plusieurs, je m’arrête moins car je ralentis tout le monde. Mais du coup, je suis un peu frustrée. Océane et Loïc ils roulent très vite le matin, et s’arrêtent plus tôt l’après-midi pour bivouaquer. Du coup, toutes mes pauses photos (que je régule quand même du coup) et nos pauses réparations leur imposent un rythme qui, selon nous, les contraint un peu trop. On ne veut pas qu’ils se sentent obligés de nous attendre, c’est mieux que chacun aille à son rythme. Mais on suit la même route, on se retrouvera tout au long du chemin !

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De voyager avec eux m’a vraiment fait découvrir le tandem d’un autre œil. Moi qui ne lui attribuait que des contraintes, je suis assez séduite par l’idée de partager les efforts en montée et pour pousser, les choses paraissent plus simples, (mais c’est surtout qu’Océane et Loïc sont super légers, 5 sacoches pour deux alors qu’on en a 10 !) pendant que nous on mouline chacun dans son coin, seuls face à l’effort. Le tandem, c’est aussi la possibilité pour celui qui ne conduit pas de profiter plus sereinement du paysage, et ça pour moi ça compte… Mais bon, je suis aussi tout à fait consciente que je suis bien trop insupportable pour tenir plus d’une heure sur un tandem, encore plus si je devais être celui qui ne voit pas la route…

A 14h, après une truite avalée rapidos à la frontière bolivienne, nous continuons la montée du col qui nous mène vers la frontière chilienne. 4700 mètres d’altitude et un vent de face qui se lève bien tranquillement… On y va « tranquilo tranquilo » comme on sait le faire, en faisant des pauses de 30 secondes pour reprendre du souffle et des jambes de temps en temps et les choses se passent bien. Après une agréable et salvatrice descente jusqu’au poste de douane, nous remplissons les formalités pour entrer au Chili.

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Nous sommes prévenus, fruits, légumes, et produits frais d’origine animale ou végétale sont interdits… On se fait d’abord un gros coup de stress, en se disant qu’on a oublié de faire tamponner notre passeport à la sortie de Bolivie, avant le col. Des motards nous disent même qu’il faut remonter. Heureusement, on ne les écoute pas, et la douane chilienne nous indique en face de ses locaux le petit bureau d’un agent bolivien dont c’est le travail. Ni une, ni deux, nous sommes sortis de Bolivie à peine 15 jours après y être entré alors qu’on avait négocié un visa de 90 jours… A la douane chilienne, nous remplissons un formulaire sur les produits amenés dans le pays, et à la question « avez vous des produits d’origine animale ou végétale ? », les fameux interdits, nous répondons « oui » puisque nous avons de la Coca, une gousse d’ail, du miel et du fromage… Nous avons déclaré dans les règles, à eux de retirer ce qui ne va pas… Mais là, c’est un sketch digne des inconnus qui se déroule devant nos yeux : 5 agents chiliens sont avachis devant le petit écran du tapis à rayons X, à fond sur leurs smartphones, et ne portent aucune attention à nos sacs qui défilent, ni à nos formulaires… Du coup, ils nous laissent partir avec toutes nos denrées. On a eu de la chance, une heure plus tôt Océane et Loïc ont dû laisser le bâton qui leur sert de béquille sous prétexte qu’il peut contenir des insectes et remplir un formulaire complet pour déclarer leur tandem !

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La lagune de Chungata, à la frontière Chilienne

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Les camions qui attendront toute la nuit leur passage à la douane

Après la douane, on s’engage directement vers la piste Andine, la A95, dans l’espoir d’arriver aux sources chaudes qui se trouvent à 10km de là. Rapidement, on se retrouve ensablés dans une piste difficile, digne de celle du matin, mais qui monte en plus ! Le moral de nouveau bien bas, on se décide après 4km à s’arrêter pour bivouaquer et on vise des ruines à l’horizon. Surprise, Océane et Loïc y sont aussi et nous font de grands signes, eux aussi ont abdiqué face à cette piste pourrie de fin de journée ! Le cadre est splendide, on est entourés de vigognes paissant dans les plaines et n’avons que des volcans comme ligne d’horizon.

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C’est l’heure du dîner !

Au petit matin, après une nuit bien froide, on prend un peu de retard pour profiter des rayons du soleil et on regarde Loïc et Océane partir à l’assaut du col ensablé qui doit nous mener vers les sources.

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On se lance à notre tour 3/4 d’h plus tard, et quand nous arrivons aux fameuses sources, nous trouvons un petit mot d’Océane, ils sont partis sans se baigner, l’eau est brulante. C’est vrai qu’elle brule beaucoup, mais on ne résiste jamais à la possibilité de se baigner au chaud. On y va donc progressivement et on en profite même pour se passer un petit coup de savon. Après le froid matinal, quel bonheur ! On ressort frais comme des gardons, prêts à affronter la piste pourrie ! La route est globalement descendante, alternant montées et descentes, mais son revêtement pourri, entre sable, tôle ondulée, et cailloux ne permet aucune prise de vitesse.

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Et en milieu d’après-midi, le vent Chilien nous décoiffe et nous fouette de face en pleine montée d’un petit col. Difficile dans ces endroits de trouver un coin abrité du vent pour poser la tente… Surtout qu’on se retrouve vers le couché du soleil sur une route grimpante à flan de montagne, surplombant une petite vallée, où il n’y a évidemment pas de place pour poser une tente… Je commence à stresser, j’interroge les camions qui passent. Pour eux, on a encore le temps d’aller jusqu’au Salar de surire ! Ben oui, quand même, 20 km en 30 minutes… Facile ! Du coup, quand la descente arrive, je suis au taquet, je regarde à gauche et à droite pour trouver un coin où se poser, et je ne regarde pas la piste ensablée. La grosse gamelle est inévitable. Cette fois, je me suis fait mal à la cuisse gauche, déjà fortement sollicitée toute la journée pour retenir mon poids, celui des bagages et du vélo, et je peine à me relever, donc c’est décidé, on s’arrêtera là, en bordure de route, au milieu d’un petit canyon ! C’est un peu la soirée de la loose, car on est en plein vent, les zips de la tente ayant soufferts du sable ne veulent plus fermer correctement la chambre (il fait moins de -5°C toutes les nuits, je vous laisse deviner le stress) et on a du mal à démarrer le réchaud au gaz car on est obligé de cuisiner sous l’abside à cause du vent. Finalement, tout rentre à peu près dans l’ordre, mais on s’endort un peu tard par rapport à nos habitudes.

Au matin, on se laisse réveiller par la chaleur du soleil, et on décampe bien trop tard. On est vite rattrapés par le vent…

Le paysage est encore lunaire et gigantesque autour de nous. Après notre petit canyon, on se retrouve dans une plaine ouverte au vent, entourée de montagnes rousses et de volcans pointus encore en activité. Cette route chilienne nous offre décidément des paysages qui varient plusieurs fois par jour : Vallées verdoyantes remplies d’alpagas et de lamas, canyons arides, volcans enneigés, lagunes, montagnes rousses à l’horizon… C’est vraiment très beau et très sauvage. A part les camions qui exploitent le salar et les carabinieros, on ne croise pas âme qui vive, la plupart des villages sont désertés. On se sent vraiment au coeur de la nature, mais on ne peut en profiter que par petites touches, car toute seconde d’inattention signifie un risque de chute sur cette piste pourrie. Je tomberai donc un certain nombre de fois, et me rattraperai in extremis au moins le double de fois ! Pierre-Richard est plus que jamais dans la place ! C’est hyper frustrant, je voyage en vélo pour apprécier le paysage, pas pour inscrire à mon palmarès les routes les plus difficiles du monde… Du coup, on prend encore plus de petites pauses pour regarder le paysage, prendre des photos, donner du sens à cette route qui nous met à l’épreuve. Mais le jeu en vaut la chandelle.

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Dans la montée qui nous mène vers le Salar de Surire, on perd patience à cause du vent et on se décide à arrêter un pick up pour nous avancer des 7 km qu’il nous reste jusqu’au Salar. Il n’y en a pas beaucoup et c’est ainsi que l’on rencontre Thierry, un français qui voyage en 4×4 aménagé en Amérique du Sud 6 mois par an pendant 3 ans. Il accepte de nous prendre et nous sert même le Ricard à l’arrivée ! Discussion, apéro, le tout est très sympa mais on ne veut pas faire le tour du Salar en pick up. Si on en a tant bavé pour en arriver là, c’est pour en profiter sur nos vélos.

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On remercie Thierry et on lui dit qu’on compte dormir ce soir aux sources chaudes de Polloquere, de l’autre côté du Salar, à 30 km de là (on est fan des sources chaudes, ça y est, vous nous avez démasqué!). De là où nous sommes, soit nous devons rebrousser chemin de 2 km pour rejoindre la piste principale, initialement prévue, soit nous pouvons continuer par le nord du Salar. Un guide de passage avec un groupe de touristes nous informe que par le Nord, la route est plus belle mais plus sableuse. Nous nous lançons donc à rebrousser chemin, mais avec le recul, on aurait sans doute dû suivre la piste nord. La Sud était aussi compliquée, plus vallonnée, et longeait l’exploitation du Salar, offrant ainsi moins de points de vue sauvages. Et surtout, nous nous sommes infligés plus de 15 km de fort vent de face, à la fin, on ne roulait plus qu’à 7km/h sur du plat ! Mais ce premier Salar de notre voyage est magique, malgré son exploitation. Il est entouré de montagnes et de volcans, et voit se nourrir sur ses abords des vigognes et des flamands roses. C’est extrêmement beau. On ne regrette pas d’avoir fait le détour par le Chili.

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Les vigognes sur le Salar de Surire

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Un joli pique nique, en plein vent toutefois

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Les perspectives du salar de Surire sont magiques ! Dommage qu’il soit exploité massivement…

Quand on arrive aux sources chaudes, vers 18h, on y retrouve Loïc et Océane, qui sont déjà sortis de l’eau, Thierry, à l’apéro, et les carabinieros de Chicliya, eux aussi à l’apéro, mais dans l’eau ! Ces sources sont turquoises, à même le salar, sans aménagements. Le bain nature par excellence !

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Evidemment, avec tout ce petit monde, ce n’est pas le moment privilégié qu’on avait imaginé mais on rigole bien et on partage le vin des carabinierios chiliens dans les eaux chaudes (ils laissent la bouteille de vin dans l’eau, car selon eux, le vin est meilleur tiède… nous démentons formellement, il devient piquant, beurk!). Thierry sort de son camion magique du pâté français, que nous partageons tous ensemble, entre séances photos, chansons, essai des vélos couchés, et apprentissage du français : « Bonjour mon amour » « je t’aime pour toujours ». Quelque part au Chili, une femme va recevoir des mots doux ce soir ! Bonne ambiance au camp. Nous continuerons à passer une bonne soirée, après le départ des folles autorités chiliennes, en partageant le repas : Thierry fait chauffer les Pasta, Loïc et Océane font la sauce, nous on prépare une salade de fruits avec les poires, oranges et pommes qui nous ont été données par d’autres carabinieros sur la route aujourd’hui, et magie, pour le dessert, Thierry sort de son camion magique 5 pots de crème mont-blanc au chocolat ! C’est Noël sur le salar de surire, on se couche repus et heureux, sous un ciel étoilé qui laisse deviner les cimes environnantes.

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A 6h, la tente est encore gelée à l’extérieur, il est difficile de sortir des duvets. Tout est humide à l’intérieur, on doit donc procéder à une nouvelle séance de séchage des duvets en plume, et on partira, comme à notre habitude, les derniers. C’est fou, peu importe l’heure à laquelle on se réveille, on est absolument inefficaces le matin, et on part toujours en dernier ! Ceux qui nous connaissent bien ne verrons rien de bien surprenant dans cette anecdote.Mais on est un peu vexés !

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Avant le départ, les carabinieros sont repassés pour nous offrir des plats lyophilisés de l’armée chilienne et une bière. Adorables ! La journée commence par l’ascension d’un col, 6 km pour passer à 4500 mètres d’altitude. On se lance pas vraiment motivés, je déteste quand la journée commence par une montée, pas le temps de s’échauffer doucement. Du coup, j’ai le souffle court, et je peine un peu à grimper, d’autant que les pentes sont assez raides. Mais au bout d’une heure de pédalage (et d’1h30 en tout, en comptant mes multiples pauses) on est au sommet, contents de ne pas avoir eu à pousser comme on l’avait lu.

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En fait, c’est l’autre partie du col, qui pour nous correspond à la descente, qui est complètement ensablée. Pour moi, elle se traduira par deux belles gamelles dans le sable, la tête dans les buissons épineux… C’est rageant de ne pas pouvoir profiter des descentes. Le reste de la journée est magnifique mais extrêmement harassant moralement et physiquement. La piste traverse puis longe la frontière bolivienne au coeur de paysages lunaires et déserts de plaines et de montagnes qui incitent à l’introspection et à la méditation. De longues lignes droites avec un petit vent de face qui vous donnent l’impression de ne pas avancer. On se sent seuls au monde, tous les villages traversés sont à l’abandon. Il n’y a même presque plus de faune. On ne croisera aucune voiture.

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En fin de journée, le paysage change du tout au tout. On entre dans le parc national chilien du volcan Isluga. Des volcans de roches roses surplombent de petits canyons dont le fond est tapissé de mousses vertes, entourées de marécages, où alpagas et lamas viennent paitre par centaines. C’est magnifique.

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Encore un moment d’inattention en descente, et je me ramasse assez violemment, toujours du côté gauche. Cette fois, ma cuisse me signifie très clairement que c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, et j’ai du mal à me relever. C’est à ce moment là qu’on voit apparaître au loin David, de la Casa de Ciclista ! Qu’est ce qu’il avance vite ! On prend des nouvelles respectives et on fait route ensemble jusqu’aux termes d’Enquelga, un autre village aux allures de désert. On ne retrouvera pas Océane et Loïc ce soir, mais on saura par la suite qu’ils ne sont qu’à quelques km de nous, dans un canyon verdoyant… Dommage !

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changement radical de décor !

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On reprend la route avec David

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En fin de journée, le volcan est rosé !

Nous nous réveillons pour notre dernière journée Chilienne et arrivons vers 11h à la frontière. Quel bonheur de retrouver l’asphalte !!!

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On ne comprend pas tout, la frontière est soi-disant fermée une heure pour cause de grève, on n’a plus qu’à patienter… On finit les contrôles vers 13h et décidons de manger à Pisiga, la ville frontière. C’est la désolation, il n’y a plus d’almuerzo nul part. On finit par en trouver un assez cher et fade. Comme aucun de nous 3 n’est au clair avec la suite de l’itinéraire, on décide de faire étape dans cette ville avant de reprendre la route le lendemain. Erreur fatale, elle est maintenant élue « Pire ville du voyage » à égalité avec Juliaca, mais pour d’autres raisons. Comme c’est une ville frontière, où bus et camions poireautent des heures durant pour passer la douane, tout y est très cher et de mauvaise qualité. Après avoir arpenté tous les ajolamiento de la ville, on se rabat sur le plus cher, parce que pour une différence de prix pas insurmontable en euros (3,5€/pers) c’est le seul qui nous permet d’avoir des toilettes et une douche. Mais c’est aussi la chambre la plus chère du voyage, et une des plus crades… David aussi prend une chambre dans cet hôtel, car dans l’alojamiento qu’il avait initialement sélectionné, la propriétaire lui annonce au dernier moment que des personnes vont sans doute arriver dans la nuit pour occuper les autres lits de la chambre ! Sympa le repos, à ce prix là, sans WC et sans douche, autant camper ! Mais on essaye de positiver et on finit par tourner en dérision tout ce qui nous arrive dans ce village inhospitalier… On se ravitaille dans une pharmacie qui vend alcool, bonbons et cigarettes, on fait nos courses chez une épicière visiblement éméchée avec qui on se marre bien, on achète des légumes défraichis sur un unique petit stand caché derrière un immense bâtiment neuf mais déjà cassé et inoccupé qui devait être le marché de la Ville, on se marre dans les deux magasins de vente de CD, côte à côte sur la place des armes, qui se font concurrence en passant chacun à tue-tête des musiques différentes, sous les appartements de la police locale, bien entendu. Malgré tout ça, une nuit dans un lit aura fait du bien au physique et au moral, et on en aura bien besoin lors de cette journée.

En effet, on sait qu’une piste part de Pisiga et va directement au Salar de Copaisa, qu’on souhaite rejoindre. Mais les gens nous la déconseillent, et nous en indiquent une autre qui part d’un village à 15 km de là. Ils nous disent de demander aux gens du village où est la piste. On se rend au village, il est désert ! Un paysan indique à David qu’il existe bien une piste, mais qu’elle part du col à 10 km de là. Une autre personne nous indique une autre piste, qui ne passe pas par le col. Nous n’avons pas trop le temps de nous coordonner, David est lancé pour passer le col et trouver la piste qu’on lui a indiqué. J’avoue que j’enrage, car j’ai mal à la cuisse et il fait déjà bien chaud. Monter un col pour rejoindre la piste qui serpente à ses pieds et qu’on pouvait rejoindre depuis la plaine m’agace, mais je n’ai rien de mieux à proposer. Arrivés en haut, on entame donc la descente sur une piste caillouteuse et sableuse, mais roulante.

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premières vues sur le Salar de Coipasa, d’en haut !

C’est aux pieds de la montagne que les choses se gâtent : sable, sable et sable. On est totalement ensablés dans de longues et profondes ornières. On essaye de couper par la Pampa, mais le revêtement n’est pas lisse et nous secoue. Ce sont deux heures affreuses et peu de kilomètres pour arriver enfin, progressivement, sur le fameux Salar de Coipasa, dont le revêtement lisse et blanc nous soulage. On est soulagés aussi de le trouver sec, car en saison des pluies, il y avait un risque qu’il soit spongieux. En effet, rouler sur cette immensité plane, avec un point d’horizon, est impressionnant. On croirait voler !

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Mais pour l’heure, on est encore bien crevés de nos efforts, et on a faim. Pas possible de se poser sur le bouillant salar pour manger, on doit aller jusqu’à Coipasa, petite ville située sur l’ile volcanique au coeur du salar du même nom. On y arrivera en passant par des pistes sableuses et caillouteuses qui nous achèvent. La ville est étrange, à la fois plus vivante que celles croisées jusqu’à lors, mais quand même assez déserte. Tout le monde est affairé à construire de nouvelles maisons en briques qui ressemblent à des barraquements militaires, il doit y avoir un programme spécial d’aides. On cherche en vain un logement pour la nuit, et on finit par se rabattre sur un hangar désaffecté qui nous protègera du vent. Grand bien nous en a pris, le vent sera terrible toute la nuit, David sera même obligé de se relever pour planter de nouvelles sardines à 4h du matin!

Le vent se couche en même temps que le soleil se lève, ça donne envie de rester sous la tente pour enfin passer une bonne nuit – ceci n’est valable que pour moi, Benoit lui a dormi comme un bébé, malgré les bruits de tôle et les bourrasques, mais il n’a pas pour autant envie de se lever !-. Aujourd’hui, on va vraiment rouler sur le Salar. 40 km jusqu’à la piste qui doit nous conduire jusqu’à l’autre Salar, celui d’Uyuni. C’est aussi aujourd’hui que nos routes vont se séparer, David souhaitant passer par la piste longeant le volcan Tunupa plus au nord, et nous, par celle rejoignant Llica, plus au Sud. Les deux sont décrites comme terribles. Pour la nôtre on a lu les concepts de « torture » « sadomasochisme »  « preparation au Sud Lipez » (= sable, tôle ondulée, vent…finalment synonyme des concepts précédents)… On est ravis de se lancer. En attendant, on évolue sereinement sur la vaste étendue, qui varie en couleur et en texture, passant de blanc, à gris et rosé, sec, sableux ou crouteux. C’est un plaisir, on se sent tellement seuls au monde sur cette étendue. Avant que nos routes ne se séparent, nous nous soumettons tous les trois à une longue mais traditionnelle séance photo sur le Salar, en jouant avec ses perspectives.

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Une lagune au milieu du salir ! Au début, on pensait que c’était encore une illusion d’optique !

Puis, au détour d’une lagune habitée par des flamants roses, en plein coeur du désert de sel, nous prenons chacun notre route. Les kilomètres défilent, mais rapidement la lassitude s’installe. En effet, le point que nous visons nous apparaît tout proche alors qu’il est encore à 30 kilomètres. C’est limite désolant, on a l’impression de faire du sur-place…

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On arrive sur la terre-ferme vers 14h. On n’a pas mangé, et on se retrouve rapidement coincé dans des ornières de sable. Il faut dire qu’on est pas du tout au clair sur les pistes à suivre, et qu’il y en a dans tous les sens. Pour se renseigner, on s’oriente vers le village le plus proche, Tres Cruces. Erreur majeure, on saura par la suite qu’il faut viser ce village mais prendre vers la droite sans y passer. La route qui y mène est difficile à pieds, impossible en vélo, même en poussant. Pendant que Benoit pousse, je vais au village pour prendre des renseignements sur la route et voir si un pick-up ne pourrait pas nous conduire à Llica. On n’a jamais été sadomaso ni fan de torture, donc pas de complexes à zapper cette partie… Je trouve quelques habitants, quelques voitures, s’en suit une longue négociation d’habitations en habitations. Il n’y a pas de place dans les collectivos, il faut faire appel à un privé. C’est donc très cher en budget bolivien, mais on considèrera ça comme un investissement à long terme pour nos corps et nos vélos. Et en effet, la piste est bien mauvaise et on aurait galéré au moins tout l’après-midi et la journée du lendemain pour parcourir ces 45 km de sable, tôle ondulée et cailloux. Même le pick-up et son conducteur y vont tranquillo tranquillo, ce qui est un signe ! On ne regrette pas de ne pas avoir attendu sur le bord de la route un véhicule spontané en faisant du stop, car on n’a croisé personne d’autre, et les véhicules collectifs sont souvent pleins vu la difficulté de la route.

Notre chauffeur nous dépose 1h20 plus tard sur la plaza de armas de Llica et on tombe nez à nez avec… Océane et Loïc ! Ils sont arrivés la veille, en pick up également, après être restés coincés à pousser pendant des heures et des kilomètres sur une partie du Salar impraticable… Avis aux cyclos : cibler directement Villa Victoria pour sortir du Salar de Copaisa est une très mauvaise idée ! Il vaut mieux viser Tres Cruces, mais sans s’y rendre. Bref, éviter nos deux bourdes vous permettra d’arriver sans gros soucis, mais par une piste affreuse, à Llica ! Ils nous indiquent leur hôtel et nous partageons enfin un poulet-frites bien gras accompagné d’une bonne bière ! Nos routes se séparent pour le moment à Llica, car eux ont déjà fait leur journée de repos, et vont filer à Uyuni où ils ne pensent pas rester. De nôtre côté, nous allons faire une pause à Llica pour débarrasser du sel nos vélos et du sable nos vêtements, et ensuite nous espérons passer une nuit supplémentaire au milieu du Salar d’Uyuni, grâce aux « gonz » de Bretagne, dans l’hôtel de sel de Colchani…

Nous profitons donc d’une journée de repos à Llica, pour prendre des forces et surtout remettre un peu à neuf notre matériel mis à mal par 10 jours de sable et maintenant de sel ! A ce sujet, je trouve que le concept de « journée de repos » est absolument inadapté ! En effet, comme toujours, on est réveillés à 7h du matin, car en Bolivie comme au Pérou, l’hospedaje est un lieu pour dormir, pas pour se reposer : pas de volet aux fenêtres, et des propriétaires qui font eux même du bruit dès le lever du soleil. Dans notre hospedaje de Llica, c’est encore plus fort, ils ont installé une sonnette qui chante longuement, et chaque fois un air différent ! Vu que pour entrer à l’hôtel on est obligé de sonner, c’est très joyeux ! Mais bon, un réveil à 7h du matin, c’est déjà une grasse matinée en quelque sorte, car quand on voyage, c’est plutôt entre 5h30 et 6h30 pour éviter le vent et les heures chaudes que nous mettons le réveil… Vive les vacances ?!?! Notre super journée de « repos » continue par la lessive à la main de quasiment tous nos vêtements, et le nettoyage à l’éponge et à la brosse à dents des vélos, en plein soleil ! Tout ça nous demande une petite poignée d’heures, et ne ressemble en rien à du repos, vous me le concéderez… Après ce moment de « nettoyage détente », et un énorme coup de soleil en prime sur le dos (sympa quand on roule en vélo couché) il faut faire les courses pour les prochains jours, puis préparer les sacoches pour le départ du lendemain. Donc au final, on se repose assez peu, et je lui préfère désormais le concept de « journée de pause » ! La seule chose qu’on ne fait pas ce jour là, c’est pédaler…

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Le 30 novembre au petit matin, nous quittons Llica, sous le regard de nos deux hôtes qui nous regardent partir au loin comme on dit au revoir à ses enfants, en prenant des photos, puis, après 10 km de sable et de tôle ondulée, nous atteignons le fameux Salar d’Uyuni, le plus grand lac de sel à cette altitude au monde, grand comme deux départements français. Nous sommes contents d’y être, toutes les photos admirées en préparant ce voyage ont fait de ce lieu un point de passage grandiose et symbolique. Cela dit, après avoir longé le magnifique Salar de Surire, et traversé le sauvage et isolé Salar de Coipasa, la magie du lieu est un peu atténuée… En plus, en ce début de saison des pluies, le Salar d’Uyuni est de couleur « beige », sans doute le sable poussé par les vents s’y est incrusté. Nous roulons absolument seuls sur cette partie du Salar, 70 km à poursuivre le mirage de l’île Pescado dans un premier temps, puis de l’île d’Incahuasi.

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On aperçoit l’île Pesade au loin, point de mire grossissant tout doucement pendant au moins 3h…

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Contrairement à ce qu’on imaginait, le salar d’Uyuni est bordé de part et d’autre de montagnes bien visibles

Finalement, le temps passe assez vite. Pour une fois, on a un revêtement suffisamment bon, assez de place et pas de circulation, pour rouler côte à côte et discuter ! Et quand les sujets sont épuisés, on se branche sur la musique et les podcasts et on se laisse bercer par le calme de la route. Vers 16h, après de nombreuses pauses photos, gâteaux, repas de midi, on arrive à l’île d’Incahuasi où nous retrouvons David, et découvrons le ballet touristique des jeeps et pick-up qui déposent les touristes pour une ballade expresse et minutée sur l’île. Nous qui étions en train d’envisager, pour plusieurs raisons, de traverser le désert du Sud Lipez en jeep, nous trouvons rapidement à remettre notre plan en question : après 6 mois de liberté totale, de découverte progressive et à notre rythme des paysages, des merveilles et des gens, comment va-t-on vivre cette course ultra minutée, serrés à 6 dans un pick-up, pour découvrir ce qui est annoncé par beaucoup comme les paysages les plus extraordinaires de la traversée de l’Amérique du Sud ? Un nouveau dilemme s’installe dans nos têtes et n’en bougera plus pour les prochains jours…

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Après le départ des jeeps, et après avoir planté nos tentes sur l’île, à l’abris du vent (c’est relatif, il n’arrête pas de tourner), nous grimpons le chemin pour admirer le coucher du soleil. Nous ne sommes plus que tous les trois, accompagnés par les deux chiens des habitants (ils sont 17 en moyenne à vivre sur l’île). Le ciel est voilé, mais nous offre un spectacle de couleurs à 360°. Nous sommes au sommet de l’île et pouvons admirer tout autour de nous : quand le rouge, le jaune, le rose et le bleu se marient à l’ouest au fur et à mesure que le soleil se couche, les montagnes du Sud se parent d’un rose flamboyant sur fond bleu violacé. Et le salar, immensité à nos pieds, devient de plus en plus bleu et paraît lisse. Ce moment m’a beaucoup plus touchée et impressionnée que le fait même de rouler sur le Salar. Au matin, nous sommes bien décidés à voir le lever du soleil dans les mêmes conditions.

David nous réveille à 5h15 mais les jeeps sont déjà arrivés et nous ne sommes plus seuls à profiter du spectacle, c’est la guerre à la meilleure photo, il faut jongler avec les angles de vue et les cactus pour faire artificiellement disparaître les autres touristes. Le lever du soleil en lui même se déroule sous un ciel voilé, mais ce qui est beau, ce sont les reflets de couleurs sur le salar et les cactus.

Après le petit déjeuner, nous nous soumettons à une dernière séance photo avec David avant de prendre la route vers Colchani. Depuis hier soir, nous avons été adopté par le chien de l’île, qui, même si nous ne lui avons rien donné, nous suit partout, a dormi a côté de la tente, chasse violemment l’autre chien quand il nous approche et se couche à l’ombre de nos vélos…

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Quand nous quittons l’île, au bout du premier kilomètre, on constate que le chien est en train de nous suivre. C’est la galère, car il est bien grand (type gros labrador), il boite, mais ne veut pas lâcher l’affaire. S’il nous suit trop longtemps, il est perdu le pauvre, car il va s’épuiser et ne trouvera pas d’eau sur le Salar pour rentrer à destination. On fait donc ce que je déteste, on le chasse à grands cris. Il nous regarde avec des yeux implorants, mais après deux disputes, il finit par s’immobiliser au milieu de la grande étendue blanche, en nous regardant filer de plus belle. C’est pour son bien, sur l’île au moins il trouvera à manger et à boire… Beaucoup de chiens sont enclins à suivre les touristes en Bolivie et au Pérou, il ne faut pas hésiter à les chasser pour qu’ils restent là où ils ont leurs repères et leurs congénères si on ne peut pas assurer par la suite. Alors c’est sympa d’avoir un compagnon à 4 pattes quelques jours mais c’est aussi un peu égoïste quelque part de se laisser adopter par un chien et de le laisser ensuite seul dans un endroit où il aura tous ses repères à recréer et où les autres chiens ne lui souhaiteront pas la bienvenue. En tout cas, c’est mon point de vue.

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La journée nous paraît infinie… Encore 70 km de Salar aujourd’hui pour rejoindre Colchani. Le ciel se voile de plus en plus, le Salar est de plus en plus beige, on a plus l’impression de rouler sur une plage géante que dans le ciel. Le sable en moins, ce qui est plus agréable évidemment ! Tant pis pour l’expérience surréaliste, mais l’aperçu qu’on en avait eu sur le Salar de Coipasa nous a largement contenté.

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Vers 15h, on atteint l’ancien hôtel de sel, qui sert maintenant de restaurant et d’exposition de statues en sel (la plupart à l’effigie du Dakar) et je demande à aller aux toilettes aux personnes qui gradent les lieux. Les deux adultes présents me répondent « Si amiga, en el fondo » je m’y dirige, et je vois derrière moi une petite fille de moins de 10 ans à qui ils ont demandé de m’accompagner. Quand on arrive aux toilettes, elle me demande 5 Bolivianos ! Ça me met hors de moi ! Envoyer la petite quémander, quelle lâcheté !!! Et 5 bolivianos, c’est le prix d’un plat au marché, on nous prend vraiment pour des cons… Du coup, je quitte le restaurant en gueulant, devant un groupe et son guide un peu surpris, et je file faire un pipi gratuit à l’arrière de la bâtisse, devant la porte de la remise, vite fait bien fait ! Na !

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La Bretagne au centre du monde grâce aux Breizhiliens !

Un peu avant 16h, nous atteignons enfin l’hôtel de sel Cristal Samana que nous visons depuis le matin. On négocie le prix de la chambre et demandons à la voir pour confirmer notre choix. Quand le gérant ouvre la porte, on est assaillit par la beauté, le confort et le calme qui s’en dégagent de la et on dit tout de suite « Si, si, esta bien, quedamos ». On ne s’attendait pas à autant de confort, vu de l’extérieur le bâtiment est bien moche, mais notre chambre est immense, les murs et le mobilier sont en sel et en bois, c’est magnifique, il y a une grande baie vitrée qui donne sur l’immensité du Salar. Pour la première fois depuis longtemps, le lit est immense et confortable, et miracle, on sort de la douche en se sentant plus propre qu’en y entrant ! Le repas du soir, sans être gastronomique, est un plat traditionnel bolivien mais bien plus raffiné que ce qu’on mange habituellement. Tout cela est évidemment excessivement cher, mais quelle douceur et quel réconfort. On en profitera jusqu’à la dernière minute avant le check-out du lendemain, après avoir littéralement dévalisé le buffet du petit déjeuner ! Merci les filles !!!

On remet nos vêtements sales de cyclistes après cette parenthèse enchantée pour rejoindre Uyuni, par une superbe nouvelle route asphaltée. Les Km s’enchainent rapidement, et nous arrivons dans cette ville touristique d’entrée vers le Salar. On fait le tour des hôtels, et découvrons que les prix y sont tout simplement exorbitants ! Bien plus chers qu’à Gringo Land (Aguas Calientes) ou même Cusco, on hallucine… Et là encore, quelle chance, après avoir écumés les hôtels de la Ville, on tombe sur Océane et Loïc, qui sont ici depuis deux jours, et venaient tout juste de nous envoyer un mail pour dire qu’ils étaient encore là pour la soirée ! Ils prennent le train cette nuit en direction de Villazon. On s’installe dans leur hôtel et on passe une bonne soirée autour de bières, pain à l’ail et pizzas ! Cette fois, on ne sait pas si nos routes se re-croiseront, car eux filent tout droit en Argentine, alors que nous souhaitons traverser le Sud Lipez, mais ne sommes toujours pas au clair avec les modalités de la traversée : Vélo, groupe, ou pick-up privé ? En tout cas, ces deux semaines passées ensemble étaient très sympathiques ! Bonnes routes et bons vents dans le dos amigos !

Voilà les 3 choix de notre dilemme du Sud Lipez, sachant que notre temps est compté car nous devons être le 14 janvier a San Carlos de Bariloche, au Sud de l’Argentine, pour accueillir les parents de Benoit. A vos votes, réponse dans le prochain article :

Option 1 : faire le tour avec un tour operator et un groupe.
  • Avantage : moins cher, a l’abris des vents dans la voiture, rien à penser… Dans le timing pour la suite du voyage.

  • Inconvénients : 6 dans la voiture, toujours un qui ne voit rien (celui du milieu), pas le choix de l’itinéraire, on est obligé de passer par le Salar qu’on a parcouru en vélo (un jour consacré au salar sur les 3 jours du tour, c’est beaucoup) , des pauses prévues d’avance par le tour operator et minutées, aucune liberté. On rentre à Uyuni à la fin.

Option 2 : traverser le Sud Lipez avec une jeep privée
  • Avantage : c’est nous qui choisissons l’itinéraire, on s’arrête où on veut, quand on veut, on peut mettre les vélos sur le toit et du coup continuer à avancer et se faire déposer au Chili, à San Pedro de Atacama. On évite les vents, on a rien à penser. 3 jours consacrés rien qu’à la réserve naturelle, pas de passage obligatoire par le Salar. On est bien dans le timing pour la suite.

  • Inconvénient : le prix, c’est le double de l’option 1. On est loin de la liberté et de la fierté qu’on ressent à vélo. Loin de la philosophie du voyage.

Option 3 : Traverser le Sud Lipez en Vélo, en ayant fait préalablement livrer une partie de nos affaires les plus lourdes à San Pedro de Atacama
  • Avantage : On est libres comme l’air, on avance à notre rythme, on s’arrête quand on veut, on est fiers du chemin accomplit et on voit le paysage changer doucement. Nos affaires lourdes en moins pour pouvoir pousser plus facilement. Une expérience difficile mais inoubliable d’après tout ceux qui l’ont vécu.

  • Inconvénient : Le vent est terrible, et depuis qu’on est ici on constate qu’il souffle fort dès le matin, et sans doute de face pour nous. La route est difficile en revêtement et en dénivelé, et on a pu constater, sur la route des volcans au Chili, que dans ce cas là, on apprécie moins sur le moment la beauté des paysages. Parfois, on ne peut même pas relever la tête, alors à quoi bon rouler dans les plus beaux endroits du monde. Le moral est parfois difficile à garder au beau-fixe en poussant et face au vent. Le sable qui s’inflitre partout est agaçant. Il faut compter 10 jours, plus le repos à l’arrivée, ce qui nous met un peu en retard au niveau du timing de la suite du voyage…

Alors, que feriez-vous si vous étiez en transat ?

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8 réponses à “Entre déserts de sable et de sel, entre lagunes et volcans, entre Chili et Bolivie

  1. C’est malin de nous poser des questions pareilles ! Si on vous suggère une option et que vous trouvez ça nul, ça va être de notre faute…
    « Nez en moins », seule la 3 est compatible avec votre voyage, au timing près. Mais le timing est-elle plus important ?
    Et puis maintenant que Ben s’avère être vraiment dé-chainé, et vu que vous n’aurez à priori pas l’opportunité de reposer dans le coin avant quelque temps, autant aller jusqu’au bout.
    D’un autre côté, on a beau jeu de dire ça, on verra quand on y sera confronté, à ce choix difficile… Mais au rythme ,où on va, ce ne sera pas avant très longtemps. Moment où on relira vos articles pour faire les bons choix d’itinéraires, ou les moins mauvais…
    En tout cas, « bon choix » et à bientôt !

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  2. Encore de magnifiques paysages ! En tout cas on voit bien que tout ça, ça se mérite ! Pour le choix, c’est sur que la 3 est la plus en adéquation avec votre voyage mais bon ça fait du bien aussi des fois de se laisser promener, si vous avez envie d’un peu de repos, choisissez la deux 🙂 les 7 jours gagnés seront sûrement bien réinvestis ! Petit coup de coeur pour les flamands roses (si jamais vous avez une belle photo, je suis preneuse! )
    Quelque soit votre choix, bonne route !
    Bisous bisous

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  3. Ben et alice. nous votons pour l option deux qui s arrange le mieux avec votre sagesse issue des leçons des deserts! de magnifiquespaysages gagnés mais a quel prix? vous etes courageux! Et nous on en profite et on partage en immersion avec votre souci des details. cette experience des deserts nous semble extremement dure . Elle nous marque , sans vous on en aurait jamais profité! quant au chien qui n a l air ni maigre ni affame, tres sympa, anotre avis il maitrise son aventure avec ses touristes commme les chiens domestique ici aussi qui nesontpas si perdus quant ils suiventloin des villages! on vous admire et vous embrasse fort ! eric et françoise.

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  4. Option 4 : faire un p’tit tour en Jeep puis contourner le Sud Lipez à vélo jusqu’à Calama et San Pedro de Atacama, puis traverser la Cordillères des Andes jusqu’à Salta. Puis vous télétransporter pour être à temps dans la région des lacs et foncer jusqu’à Ushuaia avant la neige.
    Puis rentrer en France et vite repartir pour arriver à Kashgar avant l’hiver.
    Là, enfin, vous pourrez souffler et vous faire greffer des nouvelles rotules.

    Bonne chance. Et pour le choix, y’en a aucun de mauvais en fait. Les concessions sont douloureuses mais obligatoires.

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  5. Que de souvenirs en vous lisant et en revoyant les photos …
    C’était quand même une sacrée aventure cette « balade » dans le parc de Sajama et les salars !
    Ravis d’avoir partagé ces quelques beaux instants avec vous, même si nos journées n’étaient pas rythmées de la même manière, c’étai super tous ces moments partagés aux bivouacs !
    À très vite sur les chemins Argentins ou Chiliens 🙂 !
    Bonne route sur vos transat’ !

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  6. Moi je suis un peu le boulet de vos lecteurs, toujours à la bourre pour suivre vos aventures, une sorte de point commun avec vous 😀
    Grâce à vous j’ai appris l’existence des vigognes, j’ai cru au départ à une faute de frappe pour cigognes, mais non 🙂
    J’ai lu une fois, que le meilleur vin au monde était chilien (Mais dont le seppage est français), vous en avez goûté du bon mis à part celui rechauffé ?
    Et sinon Alice, tu me fais toujours autant rire, à toujours chuter et à tjs les accompagner d’un terme du style « frustant », « vexant »… On ressent trop ton impuissance face à ça et ça en est drôle du coup 😀 Et j’imagine trop Ben’ prendre sur lui et éviter de te sortir des phrases du style « t’inquiète c’est pas grave c’est une petite chute » pour éviter de rajouter de l’eau qui ferait exploser ton vase 😀
    En tout cas, ça avait l’air d’être bien dur physiquement, donc pour le choix, même si il est déjà fait depuis longtemps, j’aurai soit choisi le 3 parce que vous veniez de vous reconforter dans l’hotel de sel, donc presque au top physiquement, soit le 2. Car après tout, comme vous l’avez déjà dit, votre voyage n’est pas nécessairement de tout faire à vélo et de morfler, mais de vous faire plaisir et profiter comme il vous semble le mieux.

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