Nous avons un peu tarder à faire le bilan de notre découverte de la Bolivie, parce que le temps file vite, et surtout, parce qu’au final, notre itinéraire et notre timing ne nous auront permis de découvrir que de manière très partielle ce pays.
En effet, nous avons passé nos premières journées à Copacabana, station très touristique u bord du Lac, qui ne reflète pas la vie bolivienne. Puis nous avons passé quelques journées très pratico-pratiques à la Paz. Ensuite, nous avons découvert l’altiplano et ses déserts à vélo pendant quinze-jours, dont 4 en territoire Chilien. Et enfin, nous avons quitté la bourgade touristique d’Uyuni pour découvrir le Sud-Lipez en 4×4. Au total, à peu près 3 semaines, du 11 novembre au 7 décembre, entre déserts et zones très touristiques.
Il faut faire des choix et celui de l’altiplano c’était toujours imposé à nous, tant ses grands espaces nous ont toujours fait rêver. On ne regrette absolument pas ce choix, les paysages étaient à la hauteur de nos rêves. On s’est senti « seuls au monde » et privilégiés. Ce sont des sentiments incroyables, on approche la plénitude. Le vélo est vraiment le bon moyen de ressentir ça, on a pu mesurer la différence avec notre petit trip en 4×4. L’Altiplano bolivien offre une belle diversité de couleurs, de contrastes, de faune, des paysages uniques que l’on ne retrouve pas ailleurs. On en rêvait depuis toujours, on a été comblés.
Les rencontres avec les boliviens ont été assez rares, en partie à cause de notre itinéraire et de notre choix de passer par le Chili. Mais les quelques unes, sur la route notamment, ont été majoritairement sympathiques, et marquées par la curiosité des Boliviens. Comme on l’avait lu, les habitants de l’altiplano sont plutôt froids au premier abord, mais nous n’avons jamais vu nos salutations rester sans réponses, et après un premier contact, les rides se défont rapidement et se transforment vite en sourire. Prendre la route côté Bolivien plutôt que Chilien nous aurait permis plus de rencontres, mais nous aurait offert aussi des paysages moins spectaculaires et une route réputée tout aussi difficile. On a clairement privilégié sur ce coup là nos envies de « grands espaces ». Les villages croisés en Bolivie, étaient beaucoup plus « déserts » que ceux rencontrés partout au Pérou. Les gens étaient-ils aux champs ? On était en pleine saison de semence du Quinoa. L’altiplano vit beaucoup de l’exportation du Quinoa. La pseudo-céréale est devenue tellement chère que les habitants n’ont plus beaucoup l’occasion d’en manger de qualité. Mais tout le monde se met à en cultiver, même un tout petit peu.
Les 3 journées passées avec Elias, le chauffeur du 4×4 du Sud Lipez auront été l’occasion d’en apprendre un peu plus sur la vie en Bolivie.
Nous avons pu parler de la politique d’Evo Morales, qu’il apprécie beaucoup. En effet, le Président étant originaire de l’Altiplano, des programmes d’aide sont développés pour favoriser l’accès à la propriété, l’accès à l’eau, à l’électricité, etc. dans la région, ce qui satisfait les habitants de cette « région » (qui est en fait divisée en plusieurs régions : Oruro, Uyuni…). Par contre, d’autres régions demandent leur indépendance, pour pouvoir se détacher de la politique nationale. C’est notamment le cas des régions du Nord, qui d’après Elias, voient d’un mauvais oeil la politique de Morales et craignent qu’il adopte une politique à la Cubaine. On en est bien loin, on sait que Morales a cédé aux pressions des multinationales pour l’exploitation du Lithium du Salar. Je vais pas jouer l’effarouchée climatique, c’est en partie ma faute (et la vôtre sans doute chers lecteurs, oui oui) : entre l’ordi, l’Ipad, et les appareils photos, mes sacoches sont remplies de batteries au Lithium… Une mane financière pour le pays qui veut grandir. Mais à quel prix ? Autre marque de sa volonté d’expansion en Amérique Latine, en ce moment, c’est très tendu entre la Bolivie et le Chili qui se disputent un accès à la mer, dont les Boliviens sont privés. Du coup, tous les produits d’importation circulent par voie terrestre sur de gros camions. La Bolivie reste à ce jour le pays le plus pauvre d’Amérique Latine, mais on n’a pas eu l’impression d’une différence flagrante avec son voisin le Pérou. Au contraire, hasard ou coïncidence, on n’y a croisé plus de programmes d’aides (construction à Coipasa), d’infrastructures structurantes (Téléphérique de la Paz), qu’au Pérou. Avec toujours tout de même ces incroyables contrastes entre la capitale et le reste du pays. Peut-être que la Bolivie avance, progresse doucement, lorsque son voisin péruvien s’enfonce dans la corruption et les marasmes politiques ? On ne peut pas conclure, on n’en sait rien et on ne peut pas généraliser sur quelques semaines, mais c’est l’impression que l’on en a eu.
Comme au Pérou, notre conclusion, c’est avant tout l’envie de revenir, et toujours en vélo. En se concentrant sur la partie nord et l’amazonie, pour découvrir une autre face de la Bolivie. Ceux que nous avons croisés qui ont parcouru cette partie en ont été ravis. Nous avons aussi envie de découvrir Sucre et Potosi, les villes historiques à l’architecture plus attrayante que La Paz.
Itinéraire détaillé :
Date |
Départ |
Arrivée |
Nb Km |
Deniv + |
Deniv – |
Temps |
Commentaire |
18/11/2015 |
Patacamaya |
Bivouac au bord de la Route |
38 |
309 |
112 |
3h05 |
Route fréquentée par les camions en direction du Chili |
19/11/2015 |
Bivouac au bord de la route |
Bivouac dans un champ |
82 |
520 |
491 |
5h20 |
Route fréquentée par les camions en direction du Chili |
20/11/2015 |
Bivouac dans un champ |
Bivouac Laguna Wariaquita (Parc Sajama) |
51 |
601 |
222 |
4h48 |
Quitter la route pour la piste à droite, pour rejoindre le Parc Sajama par le Nord. Belle piste, un peu sableuse au début et à la fin. |
21/11/2015 |
Laguna Wariaquita |
Sajama (+ aller-retour aux sources) |
28 |
148 |
215 |
2h45 |
Piste assez sableuse Les sources thermales sont à 8 km environ du Village, il faut bifurquer, pas idéal d’y aller vélo chargé. |
22/11 |
Sajama |
Bivouac dans un corral, Route A95, Chili |
44 |
527 |
210 |
4h48 |
Passage du col à la frontière (environ 4700 m) Début de la Ruta Andina très sableux, en montée |
23/11 |
Bivouac |
Bivouac, lieu indéterminé |
60 |
401 |
874 |
5h42 |
Col en début de journée, 4600 m environ, puis sources thermales dans la descente. On rejoint la route des camions (tôle ondulée). Puis montées et descentes. Piste moyenne (sâble, cailloux, tôle ondulée) |
24/11 |
Bivouac |
Sources de Polloquere |
44 |
261 |
201 |
4h32 |
Pick-up sur 7 Km Vent de face Salar de Surire +++ |
25/11 |
Sources Polloquere |
Termes Enquelqua |
57 |
348 |
701 |
5h25 |
Passage d’un col 4500m Piste très sableuse après le col Beaucoup de sable et tôle ondulée dans la journée |
26/11 |
Enquelga |
Pisiga |
25 |
60 |
236 |
2h07 |
Retour de l’asphalte ! Pisiga = frontière bolivienne |
27/11 |
Pisiga |
Coipasa |
50 |
216 |
207 |
5h03 |
Piste difficile, passant par le col entre Pisiga et Sabaya. Beaucoup de sable avant d’atteindre le Salar |
28/11 |
Coipasa |
Llica |
49 |
7 |
4 |
3h41 |
Salar ! Pick-Up entre 3 Cruces et Llica (environ 40 km) |
29/11 |
REPOS LLICA |
||||||
30/11 |
Llica |
Isla Incahuasi (Salar d’Uyuni) |
84 |
11 |
36 |
5h53 |
10km de tôle ondulée avant d’atteindre le Salar |
01/12 |
Isla Inchuasi |
Hôtel de sel de Colchani |
75 |
0 |
0 |
4h39 |
100 % Salar |
02/12 |
Colchani |
Uyuni |
31 |
40 |
27 |
2h10 |
Nouvelle route goudronnée |
03/12 |
Repos |
||||||
04/12 |
Repos |
||||||
05/12 |
4×4 Sud Lipez |
||||||
06/12 |
4×4 Sud Lipez |
||||||
07/12 |
Frontière Bolivienne |
San Pedro de Atacama |
53 |
197 |
2103 |
2h48 |
5 km de piste en bon état, en montée, puis descente goudronnée |
Merci de nous faire voyager et rêver.
Passez une bonne fin d’année tous les deux.
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M’enfin, j’aurais bien laissé un commentaire sur l’article précédent, mais ça ne semble pas possible. Tant pis, na !
Merci pour l’idée de mettre le détail de l’itinéraire à la fin de chaque article, ce sera en effet utile pour les autres fadas qui iront trainer leurs roues dans ces coins là, lesquels font sacrément envie d’ailleurs.
BONNE ANNEE A VOUS, soyez prudents: Ne grimpez pas sur les chameaux (quoique, si vous en voyez un par là c’est que vous aurez abusé de substances allucinogènes) ni sur les guanacos et autres lamas (lesquels ne se laisseront de toute façon pas faire, et vous savez que « Quand lama être fâché, lui toujours faire comme ça… »).
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Je ne trouve rien à dire là, donc je vais me contenter de signaler que cet article n’apparait pas (Chez moi en tout cas) dans la section horizontale où l’on peut faire défiler vos différents articles sur la page d’accueuil, en haut (Mais apparait dans la section « Articles récents », donc c’est pas grave au final).
Bisous
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