Nous avons passé près de 6 semaines en cumulé en Argentine, et ce n’est vraiment pas assez pour connaître ce pays immense aux disparités régionales et culturelles marquées. Nous avons eu l’occasion de découvrir, en Argentine :
– le nord, la région des Quebradas et des vignes
– la région de Mendoza
– la région des lacs, plus généralement autour de Bariloche
– la patagonie argentine, à El Chalten et El Calafate.
Ce qui nous a le plus marqué, du nord au sud, c’est l’accueil. Les gens sont très sympathiques, assez « simples » dans leurs rapports, dans le sens où on ne fait pas de chichis, on n’est pas obligé de se faire des ronds de jambe si on se connaît depuis moins de 10 ans… Avec les argentins que nous avons rencontré, on s’est généralement sentis tout de suite à l’aise, au clair. Ils sont « cash ». On rit beaucoup aussi. On a eu l’impression que la convivialité était ici culturelle. D’ailleurs, la « spécialité » culinaire locale, l’Asado (barbecue amélioré) est le repas de convivialité par excellence !
Les argentins nous ont semblé partager la fierté de leur identité et de leur pays. A travers le sport, le foot plus particulièrement, mais pas seulement. L’exemple le plus frappant est le rapport aux îles malouines. Il y a partout (sur les pare-brise des bus, dans certains postes de Police, sur des panneaux en bord de route, dans les commerces…) des panneaux ou affiches « les îles malouines sont argentines » ! Il y a même des cartes postales des malouines en vente dans des endroits qui n’ont rien à voir ! La situation est complexe mais ça fait bien longtemps que ces îles ne sont plus Argentines et lors d’un récent référendum, plus de 90 % de leur population s’est déclaré en faveur du maintien de la situation actuelle, donc un statut de territoire anglais… Cette revendication attise et entretien surtout le patriotisme argentin.
Les paysages d’Argentine nous ont complètement éblouis, à l’exception de la route des 7 lacs que nous avons trouvé « sans saveurs ». Alors certes, on était en voiture et pas en vélo, mais on a confronté ce point de vue avec des cyclos qui le partagent. La route est la plupart du temps bordée de sapins et on a accès aux fameux lacs qu’à travers des miradors qui offrent ponctuellement un beau point de vue. C’était finalement un peu décevant eu égard à tout ce qui est écrit à son sujet ! Au contraire, mention spéciale au nord de l’Argentine, où on est passé en très peu de temps de déserts d’altitude, à des canyons arides, à des montagnes bigarrées, à des vallées verdoyantes. On a tout particulièrement apprécié tout l’itinéraire entre le Paso de Jama et Cafayate.

Les couleurs du nord de l’argentine
Bariloche ne nous laisse pas un souvenir mémorable, quel dommage de reproduire un stéréotype suisse en beaucoup moins joli dans une région qui a tant à offrir en identité propre, de part sa beauté et ses richesses locales.

Les alentours de Bariloche valent vraiment la peine
De ce point de vue, on a vraiment apprécié la route après Bariloche, en descendant vers le sud, car elle offrait des panoramas superbes et une culture locale plus marquée que la cité touristique réputée : des produits locaux en vente partout sur les bords des routes (fruits des bois et fruits rouges, confitures, jambon cru, fromage fermier, bières artisanales…), excellents en plus et à prix raisonnés, ça faisait longtemps qu’on avait pas aussi bien mangé ! Enfin, on est complètement tombé sous le charme du parc Los Glaciares, à El Chalten, et du Fitz Roy. Cette montagne est hypnotique, elle ressemble à un paysage de manga, ces paysages magiques dont on doute qu’ils puissent exister. On a eu vraiment beaucoup de chance de pouvoir l’apprécier découvert la plupart du temps, et surtout au levé du jour. On craignait le truc un peu « flan flan », mais la rando de nuit et le spectacle des couleurs qui changent sur le mont et la vallée qu’il surplombe valaient largement l’effort produit !

Le fitz roy, on se croirait dans un paysage de dessin-animé tellement c’est beau…
On avait hésité à aller voir le Perito Moreno, et on a finalement pas du tout regretté même si on a loupé à quelques jours près sa « casse » qui intervient seulement tous les 4 à 5 ans et constitue un phénomène national, suivi en direct à la télévision ! À force de croitre, la langue du glacier finit par toucher la terre qui lui fait face, bouchant ainsi le canal, et la pression exercée par la glace qui continue d’avancer finit par former une arche qui peu à peu va se disloquer jusqu’à ce que toute cette partie instable s’écroule dans l’eau à grands fracas ! Ça devait être un spectacle unique. Le spectacle plus habituel auquel on a assisté était quand même éblouissant. Ce glacier en impose de par ses dimensions et le bruit qu’il produit en continu. On y entend et on y ressent pleinement la force de la nature.
Nous sommes toutefois arrivés dans une Argentine en plein changement, suite aux élections présidentielles qui ont précédé de quelques semaines notre arrivée et ont vu Macri, le neo-liberal, arriver au pouvoir. Il a mis en place rapidement certaines mesures phares de son programme, notamment une régulation du pesos Argentin passant par une maitrise des taux de change, nécessitant la mise à mort du marché parallèle (le fameux Blue Market, marché de change parallèle dont le taux de change indicatif était quand même indiqué dans la presse nationale!) et un meilleur accès pour les argentins aux devises étrangères et à la carte de crédit. Les cours officiel de l’Euro et du Dollars US ont bondi durant cette période, (sans atteindre toutefois ceux pratiqués avant sa chute par le Blue Market) mais les prix ont eux aussi complètement flambé ! Anne-Catherine et André avaient amené avec eux un guide de voyage lors de leur visite, et nous avons constaté que les prix pratiqués étaient proches du double de ceux inscrits… C’est encore pire dans le Sud de la Patagonie. La région est un gros business : se loger, se nourrir et se déplacer y devient vite exorbitant et nous n’avons pas pu respecter notre budget. On se demande vraiment comment les argentins arrivent à joindre les deux bouts… On a été un peu choqués par les prix pratiqués par certains parcs nationaux, notamment le Perito Moreno, qui est une poule aux œufs d’or, mais surtout le parc Los Alerces. En tant qu’étrangers, on doit payer plus de 4 fois le montant dû par les nationaux. La différence est exagérée et les prestations au sein du parc ne sont pas du tout à la hauteur de ce coût. A contrario, étrangement, les randonnées autour du Fitz Roy sont gratuites, et c’est une chance. C’est sans doute un moyen de concurrencer le Torres del Paine Chilien et voisin, il faut en profiter !
Enfin, on ne peut pas parler de l’Argentine sans parler de ses fameuses parillas (plat composés de différents morceaux de viande grillés) et de viande de bœuf. Il n’est pas si facile que ça de trouver le bon morceau quand on est un non initié, mais quand on le trouve, on ne l’oublie pas ! Nous avons mangé nos meilleures viandes dans les boucheries du nord du pays et dans les restaurants au Sud. Quand on est arrivé en Argentine, la viande a même été pour nous un repas salutaire, le retour au plaisir alimentaire, après des mois cantonnés au pollo sous toutes ses formes. Nous qui ne sommes pas du tout des viandophiles à la base (encore moins de viande rouge), on en a presque fait une overdose à Cafayate.
Comme pour les deux bilans précédents, on quitte l’Argentine en ayant pour envie première d’y revenir ! Parce qu’il nous reste beaucoup à découvrir et à comprendre. Parce ce que grâce à ses acteurs principaux, ses habitants, on a adoré ce joyeux bordel. Parce qu’en matière de dynamiques communautaires et sociales, on aurait de quoi s’enrichir de l’expérience locale, mais qu’on n’a pas pris le temps pour ça cette fois. Donc c’est écrit, on reviendra !
Bravo pour la première partie de votre voyage qui s’achève en Argentine : de biens jolis articles sur votre périple en Amérique du Sud !
On attend maintenant la suite des aventures à vélo sur d’autres continents ! Bonne route !
TSAGA
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Grave qu’on y retournera ! 😀
Et ça me gêne pas si on esquive le perito moreno !
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Tu l’as toujours pas vu s’écrouler je te signale!
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